04 avril 2025
Poussée d’aversion au risque avec l’annonce des tarifs réciproques, nouvelle étape de la guerre commerciale.
Synthèse de la semaine du 31 mars au 4 avril 2025
Les perspectives de croissance mondiale se dégradent, les craintes de récession aux Etats-Unis augmentent. La correction des actions s’amplifie, tirée par la chute des cycliques. Le Brent perd environ 10% à 65 $/baril. Les marchés de futures escomptent davantage de détente monétaire avec 4+ baisses pour la Fed et 3 pour la BCE d’ici la fin 2025. Le dollar faiblit (€/$ ≈ 1.10, $/¥ ≈ 145). Les obligations jouent leur rôle de valeur refuge : le taux 10 ans retombe à ≈ 3.95 % aux Etats-Unis et se détend à ≈ 2.55% en Allemagne et ≈ 3.3% en France. Les spreads de crédit entreprise high-yield s’écartent.
Le président Trump décrète des droits de douane de 10% sur tous les imports (hors produits USMCA) et des tarifs réciproques (UE 20%, Chine +34% …) dont sont exemptés l’acier, l’aluminium, l’automobile, les 1/2conducteurs, le bois… S’ils perdurent, le tarif moyen des Etats-Unis passerait de ≈ 2.5% à près de 20%, un plus haut depuis les années 30.
La guerre commerciale coûterait 1 à 2 ppt à la croissance américaine et entre 0.4 et 1 ppt à la croissance de l’Eurozone.
Aux Etats-Unis, la confiance chute avec les craintes sur l’inflation et l’emploi. Les enquêtes ISM reculent plus que prévu avec des composantes prix qui signalent des craintes sur l’inflation liées aux tarifs douaniers. La probabilité d’inflation estimée par la Fed de Saint Louis remonte brusquement. L’emploi apparait dynamique en mars mais le taux de chômage remonte à 4.2% et la chute de la composante emploi de l’ISM des services est de mauvais augure.
En Eurozone, la désinflation s’étend aux services. L’inflation recule en mars à 2.2% au total et 2.4% en « cœur » et les anticipations apparaissent bien ancrées. Le taux de chômage s’effrite à 6.1% en février, au plus bas depuis 25 ans.
Conjoncture en demi-teinte au Royaume-Uni. Le climat des affaires est porteur en mars et les anticipations d’inflation s’affermissent. La reprise du crédit à la consommation contraste avec la décélération des prêts hypothécaires.
Momentum d’activité contrasté au Japon. L’enquête Tankan du premier trimestre confirme l’optimisme des entreprises, notamment de services. Le marché du travail reste dynamique en février (chômage à 2.4%) mais la consommation (-0.5% l’an) faiblit.